Une expérimentation académique du Centre de Recherche Agronomique et Vétérinaire du Graben (CERAVEG) de l’Université Catholique du Graben, UCG Butembo, dans la province du Nord-Kivu, Est de la RDC envahie par la chenille légionnaire. ©Hervé Mukulu

Butembo : une étude menée à l’UCG montre l’incidence  de la chenille légionnaire sur le rendement de 6 variétés des maïs  populaires et sa résistance à l’insecticide Rocket

Au niveau mondial, le maïs (Zea mays L.) est l’une des céréales les plus cultivées, avec plus de 33 millions d’hectares chaque année.

Le maïs est la deuxième culture vivrière la plus importante en République Démocratique du Congo (RDC).

Sa production est passée de 118 400 tonnes, en 2000, à 2 078 352 tonnes en 2018, soit un taux de croissance de 56,97 %  selon le Programme alimentaire mondiale.

Depuis 2016, le continent africain est confronté aux menaces de la chenille légionnaire. Originaire d’Amérique, la chenille légionnaire (Spodoptera frugiperda) a été signalée pour la première fois sur le continent africain en janvier 2016.

Des études ultérieures ont révélé que le ravageur est présent dans presque toute l’Afrique sub-saharienne, où il provoque des dégâts considérables, en particulier dans les champs de maïs et dans une moindre mesure de sorgho et d’autres cultures.

C’est un ravageur polyphage, qui attaque plus de 80 espèces de plantes dans son milieu d’origine, causant des dégâts à des céréales cultivées d’importance économique, avec une préférence au maïs, ainsi qu’aux cultures maraîchères et aux cotonniers. Selon le rapport CABI, 2017, 56 % des champs de maïs en RD Congo sont attaqués par la chenille légionnaire. Pour remédier au problème de baisse de rendement et de la malnutrition, des variétés des maïs (bio fortifiées) riches en micronutriments (fer, zinc et provitamine) ont été vulgarisées en R.D. Congo, dont l’hybride Bazooka.

Jean Mondo Mubalama de Université Évangélique en Afrique, Mbusa Wasukundi doctorant de l’université de liège et Kambale Mbusa Héritier doctorant à University of Nairobi ont mené cette étude au Centre de Recherche Agronomique et Vétérinaire du Graben (CERAVEG) de l’Université catholique du Graben, UCG Butembo, dans la province du Nord-Kivu, Est de la RDC.

 Elle évalue l’incidence et la sévérité des attaques de la chenille légionnaire et leurs effets sur les performances agronomiques de six variétés (génotype) de maïs actuellement les plus cultivées dans la région de Butembo. Ces six cultivars de maïs sont le Bazooka, Bambou, H613, H614, Canada et le Mugamba. Et l’étude conclue que : « les six variétés de maïs évaluées ont montré une tolérance aux ravageurs. Autrement dit, les attaques de la chenille légionnaire ont entraîné une baisse du rendement chez aucune variété. »

Mais pour un paysan cette incidence, quel que soit est significative, car c’est une perte financière.

« Quand un paysan a une perte de rendement de 10,30 % voire plus, cela représente une perte énorme sur son revenu », note le chef des travaux Mbusa Héritier, enseignant en sciences agronomiques à l’UCG Butembo et auteur principal de l’étude.

Cette étude parue pour la première fois dans Journal of Applied Biosciences est à retrouver sur researchgate titré : « Incidence de la chenille légionnaire (Spodoptera frugiperda) et performances agronomiques de six cultivars de maïs cultivés à Butembo, Nord-Kivu ».

 Hervé Mukulu

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *