Beni : Une montée des cas de Palu est rapportée dans la  zone de santé de Vuhovi pour ces raisons

La zone de santé de Vulambo située en groupement Isale-Bulambo, chefferie des Bashu, en territoire de Beni au Nord-Kivu, fait face à une flambée des cas de paludisme. Cette situation est rapportée depuis juin-juillet  2024. La structure qui alerte est le centre de santé de référence d’Issale Vulambo. Elle est submergée par les cas pris en charge, des malades qui souvent arrivent dans un état agonisant. Ce qui fait que la région enregistre  de plus en plus des décès communautaires dus  au paludisme

Rencontré dans la cour du centre de santé de référence de d’Issale Vulambo, Muhindo Sivahavwa directeur de nursing, habillé en blouse blanche, stéthoscope au cou, tient dans ses mains une fiche quadrillée sur laquelle est notée les noms des nouveaux cas des patients paludiques pris en charge par la structure.

Il décrit une situation sanitaire embarrassante qui a élu domicile au centre de santé de référence d’Issale Vulambo en insuffisances chroniques de stock d’intrants paludiques pour  une population à faible revenu.

Sans estimer le nombre de cas, Muhindo Sivahavwa fait savoir à Green Afia que « chaque jour qui passe, je note plusieurs nouveaux   cas sur ma fiche ici. Nous ne savons comment nous y prendre. Ils occupent quasiment plus de la moitié de la capacité d’accueil de cette structure ».

 Ne pouvant  assurer qu’une prise en charge limitée des patients paludiques, le centre de santé de référence d’Isale Vulambo n’a rien d’autre à faire que « de soigner avec les moyens disponibles. Il y a des cas, par exemple, qui nous arrivent à un niveau agonisant. Ce sont les patients qui ont déjà l’anémie. Nous ne nous  pouvons que nous servir de ce que nous pouvons trouver dans notre petit stock pour soulager les patients. Toutefois, d’autres cas, nous les referons à la zone de santé, mais ça n’a pas résolu le problème de l’engouement» , précise-t-il. 

Notre interlocuteur poursuit que certains patients arrivent à un stade très avancé de la malaria, car n’ayant pas les moyens financiers de se faire soigner. Ils n’attendent que lorsqu’ils n’auront pas autre choix pour se rendre à l’hôpital: 

« Certains habitants ont peur de se rendre à l’hôpital, car ne sachant pas avec quel moyen ils pourront payer les frais des soins de santé, et, c’est à la dernière minute qu’ils nous arrivent. Et ça, c’est un grand risque. La semaine dernière nous avons perdu un patient car venu trop tard. Même chose pour ce qui est des décès communautaires, carrément d’autres meurent chez eux par manque des moyens, c’est déplorable », déplore cet infirmier.

 Quelles en sont les causes ?

Cette montée des cas de paludisme serait due d’une part, à la mégestion des étangs piscicoles implantés sur l’étendue de la zone de santé de Vuhovi en territoire de Beni. Le moustique anophèle, vecteur de la malaria, s’y développe et s’attaque aux riverains. 

 directeur du nursing du centre de santé de référence d’Isale Vulambo, l’infirmier Muhindo Sihava Havwa, déplore le nombre croissant  des  étangs piscicoles non entretenus dans la zone de santé de Vuhovi.

« Nous avons recensé beaucoup d’étangs piscicoles dans la région. Nous avons constaté que les propriétaires de ces étangs ne sont pas en train de les entretenir. Alors, suite à cela, les moustiques s’y développent. » a-t-il expliqué.

Néanmoins, dans la région, la vallée du Graben sévit le paludisme depuis très longtemps vue qu’une région chaude des basse terres. C’est là que la population de Vuhovi réalise les travaux champêtres saisonniers sans aucune protection contre les moustiques.

Alors, beaucoup  reviennent de cette région-là, le Graben, étant déjà malades, surtout dans un état où la maladie est avancée », explique -t-il.

Muhindo Sivahavwa appelle le gouvernement congolais et ses partenaires à s’y investir davantage pour combattre efficacement le paludisme . 

Il plaide aussi pour le renforcement de la zone à intrant antipaludique et surtout appelle à une campagne de distribution de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée et resistante. 

Dans un premier temps, il appelle la population à observer scrupuleusement des mesures barrières édictées par les spécialistes des soins de santé. Ces mesures sont, entre autres, l’assainissement de l’environnement, et l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticides si l’on peut l’avoir .

Elisha Kindy       

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