La gratuité de l’enseignement de base est pointée du doigt d’être à la base du dysfonctionnement de certains services dans les écoles primaires publiques de la ville de Butembo en province éducationnelle Nord-Kivu II. Plaintes rapportées à la Voix de l’UCG après une ronde des écoles ce lundi 04 décembre.
La première école que nous avons visitée dans la commune Kimemi se trouve au quartier Ngere. Les toilettes modernes qui sont réservées aux filles sont bouchées. L’eau ne coule plus et c’est un spectacle désolant dans ces toilettes dont on ne décrit pas l’insalubrité. Les autres toilettes construites en bois cèdent. Elles ne peuvent plus être fréquentées de peur qu’un enfant tombe dans la fosse septique.
Selon un des responsables de cet établissement, ils ont été obligés de renvoyer les agents commis à l’assainissement car ne pouvant pas les payer. L’école n’a plus d’entrée avec la gratuité scolaire. Conséquence. Ce sont les écoliers qui font ce travail d’assainissement avec tous les risques d’infections.
Dans une autre école, toujours dans cette même commune, le chef d’établissement fait savoir que les sentinelles ont déjà été renvoyées. Il nous montre les classes où les murs sont traversés par des fissures et les tôles suintent de partout. Toute sa prière au quotidien est adressée à Dieu pour protéger les enfants de sa pire crainte. Un vent violent qui fait céder les murs lorsque les enfants sont en cours.
A la question de savoir pourquoi il ne réhabilite pas, le directeur indique que l’argent envoyé par le gouvernement est minime par rapport aux besoins. Cet argent n’achète que les fournitures de bureau.

Dans une autre école, les gestionnaires ont été obligés de signer un accord caché avec les parents. Ainsi, pour la santé et l’intérêt de leurs enfants, les parents ont accepté de contribuer chacun selon ses moyens une somme qui pourrait aider en cas de besoins. Ce système a été observé dans une autre école où les parents donnent leurs contributions les jours de la réunion de parents organisée par l’école. Au cours de cette ronde, nous sommes tombés sur une copie d’un rapport d’un inspecteur de l’éducation qui a fait aussi son constat dans les écoles. Dans son rapport, 8 classes de l’EP Kamusonge sont en état de délabrement très avancé. Dans ce rapport, cet inspecteur alerte sur un danger imminent qui guette les élèves et leurs enseignants dans cet établissement.
Pendant ce temps, nous profitons de signaler qu’environ 400 milles francs sont envoyés chaque mois par le gouvernement comme frais de fonctionnement.
Julienne Muhima