La série chronologique des périodes pluvieuses dans la région de Butembo démontrent que c’est la même quantité d’eau qui s’abat sur la ville régulièrement même s’il y a une diminution du nombre des jours de la période pluvieuse.
C’est en tout cas ce qu’explique le Professeur Sahani Walere, expert en gestion des catastrophes naturelles. Il s’est ainsi exprimé à en marge de la journée internationale de la lutte contre les catastrophes naturelles célébrée chaque 13 octobre.
Selon lui, les dégâts dus à la pluie sont causés par l’imperméabilité du sol accentué par l’urbanisation. Ce qui demande des solutions qui allient les dimensions physiques et les dimensions sociales.
Les catastrophes naturelles sont de plusieurs ordres. Néanmoins, les inondations avec une intensité croissante en ville de Butembo sont d’origine anthropique. Il s’agit de l’urbanisation qui entraîne l’imperméabilité du sol enchemisant l’eau vers les débits de pointes, explique Professeur Sahani, directeur du Génie Conseil en Aménagement du Territoire et Gestion des Risques Naturels, GcATGRN.
« Au fil des ans, le volume d’eau qui tombe sur la ville n’a pas beaucoup changé. Au contraire, il révèle une diminution en termes de nombre de jours. En appréciant la lame d’eau qui tombe sur la ville, elle est presque restée la même. On pourrait dire que les inondations d’une grande ampleur aujourd’hui dans la ville de Butembo seraient spécifiquementliées à l’imperméabilisation des sols. Parce que si on tient compte de la dynamique actuelle des végétations, on se rend-compte d’une intensification des bâtis à l’intérieur de la ville. Ce qui conduit les eaux de pluie directement vers les débuts de pointe », explique l’expert en gestion des catastrophes naturelles.
Dans cette situation, les routes ne doivent pas jouer les rôles des connectivités hydrauliques des bassins versants, conseille-t-il. Il propose certaines solutions en prévenant du risque des puits perdus sur les pentes.
« L’unité d’intervention est le bassin versant. Il faut circonscrire les zones en fonction des bassins versants et proposer des solutions palliatives se répercutant sur l’ensemble du bassin versant notamment certaines actions comme l’enherbement des espaces urbains en plantant la pelouse dans nos parcelles. », propose-t-il avant de souligner que :
« Sur les pentes ce n’est pas vraiment prudent de faire les puits perdus, les trous qui vont accumuler une certaine quantité d’eau. Parce que le plus souvent on a une roche assez dure et que si jamais il y a une grande quantité d’eau qui brise l’équilibre, cela peut être à la base des grandes catastrophes », ajoute le Professeur Sahani.
Le GcATGRN mène des études sur la modélisation des risques hydrologiques en ville de Butembo en cartographiant toutes les têtes d’érosion afin de proposer des solutions idoines. Un travail qui devrait avoir l’appui des autorités locales car les scientifiques proposent des solutions idoines qui demandent une exécution par les autorités habilitées.
HERVE MUKULU