Butembo : une étude scientifique montre combien l’éclairage a des effets sur la croissance des poules de chair

Butembo, une ville située dans les hautes terres de l’Est de la RDC, en Province du Nord-Kivu. Son altitude moyenne est de 1700 m et elle est située entre 0°05’et 0°10’ de latitude nord et 29° 17’ et 29°18’ longitude est. Elle se trouve à 17 km  au  nord  de  l’Équateur. 

Avec une population vivant de l’agriculture et du commerce, l’élevage a une place de choix dans la culture de la région.

Pour la volaille, la poule indigène était jusqu’alors privilégiée pour non seulement son goût, mais aussi et surtout pour sa valeur sociale.

C’est le mets que l’on présente aux visiteurs portés en haute estime dont les parents, beaux-parents, les frères, amis et connaissances pour les  premières visites ou les visites événementielles comme  la naissance dans une famille.

C’est aussi une unité pour résoudre des problèmes sociaux dans la culture Yira et d’autres peuples de la région.  Il est rarement pris comme un menu dans un repas ordinaire en famille en moins d’être un nanti.

Pour répondre à ce besoin d’une alimentation quotidienne,  aussi bien pour les riches que pour les pauvres, une variante a pris une place de choix dans l’élevage depuis un certain nombre  d’années, la poule de chair.

 Alors qu’une poule indigène prend au minimum 365 jours pour  bien mûrir ;  une poule de chair en  prend 45  pour atteindre 2 ou 3 Kg suffisant pour la consommation familiale.

Ce qui fait du poulet de chair  un produit commercial pour se faire vite un peu d’argent. Ce qui fait que cet élevage pour le commerce se développe dans la ville de Butembo.  

Particulièrement, cet élevage s’est intensifié depuis les épidémies d’Ebola et la pandémie de Covid-19, non pas seulement puisque les trafics entre pays ont été limités, mais puisque la ville et la région  ont accueilli plusieurs organisations humanitaires dans la Riposte contre Ebola.

Ces organisations humanitaires ayant besoin d’une restauration rapide aux menus de standards internationaux dont le poulet fait partie des mets de prédilection.

Ainsi, plusieurs ménages se sont lancés dans cet élevage, encouragés aussi par la présence d’une électricité permanente dans la région.

Étant, en quelque sorte en élevage intensif, même si les ménages ne prennent que quelques dizaines de têtes, cet élevage demande un investissement, pas énorme, mais considérable par rapport aux poules indigènes qui ne coûtent presque rien.

Pour ces  ménages à faible revenu, il est essentiel de se rassurer que l’investissement produise un gain. Car beaucoup d’éleveurs apprennent sur le tas. Ils ont des notions apprises des expériences d’autres éleveurs, des vendeurs des poussins et rares sont ceux qui suivent une formation académique ou professionnelle avant de se lancer dans cet élevage.

En fin de les accompagner pour concilier cet élevage à la région, des scientifiques mènent des études, car ces poussins tout comme les intrants importés des pays voisins ne sont forcément pas produits spécialement pour cette région.

Un article récent de la revue « Parcours et Initiatives » de l’Université Catholique du Graben montre combien il faut bien choisir la lumière pour favoriser la croissance des poussins des poulets de chair.

« L’effet de l’éclairement sur la croissance pondérale des poulets de chair a été étudié en Ville de Butembo entre mars et avril 2022 pendant quatre semaines sur 30 poussins âgés de trois semaines au début de l’expérimentation. Les poussins ont été soumis à trois programmes lumineux : l’éclairement en permanence CH1 (24L : 0D), l’éclairement sur la moitié du nycthémère CH2 (12L : 12D) et l’alternance de 4 heures de lumière pour 2 heures d’obscurité CH3 (4L : 2D). Les résultats de l’étude ont montré que l’effet du programme d’éclairage sur la croissance pondérale de poulet de chair est variable dans le temps. Globalement, le programme lumineux de CH2 a donné des poids plus bas avec respectivement des poids de 0,415 kg ; 0,632 kg ; 0,99 kg ; 2,05kg pour la semaine 1, 2, 3, 4; alors que pour CH1, les poids ont été plus élevés avec des moyennes respectivement de 0,45 kg, 0,82 kg, 1,72 kg et 2,75 kg pour les semaines 1, 2, 3, 4 statistiquement similaires aux poids obtenus pour CH3. »

Lisez l’article entier  de cette expérience menée par le chercheur Mbusa Siviholya Kito et alii titré « Effet des programmes lumineux sur la croissance pondérale des poulets de chair »

Rédigé par Hervé Mukulu

Vous pouvez lire aussi:

Ce que l’énergie hydroélectrique a changé dans l’entreprenariat des jeunes et protégé le parc national des Virunga dans l’est de la RDCongo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *