Par Hervé Mukulu
Le mercredi 03 mai 2024, les journalistes de la ville de Butembo réunis au sein de l’Union de la Presse Nationale du Congo ( UNPC Butembo) et le Collectif des Médias de Butembo ont célébré la journée de la liberté de la presse dans une conférence.« L’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale. » étant le thème international, les thèmes exposés localement s’en sont inspiré dont celui du “ Rôle du journaliste dans la gestion des crises environnementales.”, développé par Hervé Mukulu.
- Introduction
A travers ces quelques minutes d’échanges, nous allons d’abord comprendre d’où viennent les crises environnementales et dans les limites de notre travail comment nous participons à leur gestion. Car mieux comprendre le sujet dont nous traitons est notre premier rôle qui s’avère être même le soubassement de notre crédibilité. Car si on ne maîtrise pas le sujet nous pouvons tomber dans les vices qui non seulement nous décrédibilisent mais aussi peuvent avoir des conséquences graves sur des vies humaines.
Ce qu’il faut noter est que les sujets environnementaux sont de plus en plus présents dans nos médias même s’ils ne prennent pas la même part de temps que les autres sujets comme l’insécurité. Cela reste dû au fait que nous restons dictés nos priorités par l’actualité. Pour en parler nous devons d’abord comprendre ces concepts dont les principaux restent le journaliste, le rôle et la crise environnementale.
Parlant du premier, comme vous le savez tous, la loi congolaise dit que le journaliste professionnel est une personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’Etat congolais et dont l’activité principale, régulière et rétribuée consiste à la collecte, au traitement et la diffusion de l’information.
-Toute personne titulaire d’un diplôme de licence ou équivalent, suivi d’une pratique professionnelle de trois ans dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information au sein d’une rédaction d’une entreprise de presse reconnue par l’Etat.
Le rôle traditionnel du journaliste est inclue dans cette définition même, la collecte, le traitement, pour dire l’analyse des données, et la diffusion de l’information.
Nous allons devoir spécifier dans la suite spécifiquement par rapport à notre sujet du jour.
En écologie, une crise écologique ou crise environnementale, se définit comme une perturbation pérenne de la biodiversité d’un écosystème ou d’une espèce donnée, une perturbation qui a un impact considérable sur le reste de l’écosystème considéré en altérant considérablement les ressources au sein de cet écosystème ou la résilience de cette espèce.
La définition la plus simple d’un écosystème est la suivante : il s’agit d’un ensemble d’être vivants qui vivent au sein d’un milieu ou d’un environnement spécifique et interagissent entre eux au sein de ce milieu et avec ce milieu.
- L’histoire du changement climatique
Ainsi pour bien traiter des crises environnementales, nous devons commencer par le commencement. Le commencement de tout est le changement climatique. C’est quoi le changement climatique ? Rappelons-nous ces petites notions combien importantes.
Le changement climatique fait référence aux variations à long terme des températures et des conditions météorologiques. Ces changements peuvent être naturels, dus à des modifications de l’activité solaire ou à de grandes éruptions volcaniques. Mais aussi dû à des causes humaines.
A cause de ces différentes sources du changement climatique, il faut différencier le changement dans les temps anciens qui avaient des causes astronomiques et le changement actuel qui a des causes anthropiques.
Au fils des années le climat de notre planète terre a toujours changé.
La principale cause du réchauffement climatique et des bouleversements climatiques mondiaux est l’augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre et notamment de CO2
Les notions climatologiques au cours des 12 000 dernières années, l’humanité s’est développée dans l’Holocène, une période géologique interglaciaire, qui succédait à l’époque glaciaire du Pléistocène et qui était marquée par une remontée des températures et du niveau des mers.
L’Holocène se caractérise par une phase particulièrement stable pour le mode de développement de l’espèce humaine que nous connaissons aujourd’hui. La hausse des températures a permis une importante migration des populations vers le nord, qui devenait bien plus habitable.
De nombreux géologues estiment toutefois que l’Holocène s’est terminé vers 1950, lorsque les tests nucléaires ont dispersé dans l’atmosphère d’importantes quantités de particules radioactives. Cette époque est également marquée par une grande accélération de l’activité humaine dans un contexte économique de reconstruction, d’industrie performante et de modernisation de l’agriculture.
En août 2016, le Congrès international de géologie qui se tenait au Cap en Afrique du Sud a ainsi reçu la recommandation de prendre officiellement acte du commencement d’une nouvelle période géologique : l’Anthropocène.
Cette nouvelle époque se caractérise par l’avènement des humains comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques : l’Anthropocène, c’est l’âge des humains.
En fait, comment cela a commencé, en réalité, le début de l’anthropocène débute avec l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1784. Ce qui entraîne la révolution industrielle. Celle-ci induit l’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre qui est la principale cause du réchauffement planétaire pour dire simplement changement climatique ayant des conséquences graves qui reviennent en épisode que l’on appelle crise environnementale.
L’effet de serre est un phénomène naturel par lequel les gaz naturellement présents dans l’atmosphère (principalement la vapeur d’eau) retiennent une partie de la chaleur émise par notre planète.
Et ces gaz que nous produisons contre nous, sont principalement le CO2, que nous libérons par la déforestation, car n
aturellement, les arbres, par le phénomène de la photosynthèse, séquestrent le gaz Carbonique. Et quand nous coupons les arbres, il se libère dans la nature. Ces arbres que l’on coupe pour plusieurs raisons d’usage, l’usage du bois, l’agriculture, l’élevage.
Ensuite le gaz méthane ; libéré par les animaux d’élevage, le protoxyde d’azote, qui est 300 fois plus puissant que le CO2; les gaz fluorés, produit par la cryoconservation.
Quand on magazine ces gaz dans l’atmosphère, ils changent la température naturelle de la terre. Ce changement des températures qui perturbent l’équilibre de notre écosystème.
C’est cela qui entraine des conséquences graves, des crises environnementales graves comme les inondations, intensifications des épisodes de sécheresses, qui ont un impact sur la production agricole entraînant ainsi la famine et la malnutrition.
Toutes ces crises environnementale constituent ainsi une menace sur la santé humaine et multiplient des problèmes des santés existants.
Mais est ces crises environnementales due au changement climatique sont une fatalité?
Le changement climatique est naturel mais il est exagéré par l’homme. Et l’homme n’a que deux choix: s’adapter et l’atténuer.
Et c’est là que nous intervenons, nous, en tant que journaliste.
En traitant des questions cruciales comme la conservation des forêts tropicales, les poum
ons de la terre qui nous restent. En appliquant des solutions comme le reboisement, l’agroforesterie,…
Nous en tant que journaliste nous devons partir de nos problèmes locaux pour impacter localement voire globalement.
Aujourd’hui, tout le monde parle du changement climatique et nous en voyons les conséquences. Donc, nous ne pouvons plus être indifférents.
Tenez par exemple, les études menées sur une période de 50 par le professeur Sahani Walere, enseignant à l’UCG , expert en gestion des catastrophes naturelles, montrent qu’il n’y a pas de changement climatique dans la région de Butembo. Car au cours d’une année civile, c’est la même quantité d’eau de pluie qui tombe mais ce sont les périodes de pluviosité, les saisons, qui changent. Il pleut moins ou plus dans les périodes où cela n’est pas attendu.
Ce qui entraîne des conséquences graves chez nous car toute notre agriculture est basée sur les saisons pluvieuses. Là se trouve un vrai défi, une crise environnementale qui demande une bonne explication pour s’adapter et trouver des solutions.
- Rôle du journaliste
Et nous les journalistes, les médias, nous avons le travail de rendre accessible l’information sur le changement climatique.
Nous façonnons l’opinion publique sur le changement climatique et permettre au public de se faire une idée sur la meilleure manière d’y répondre.
C’est pourquoi, notre premier rôle est la compréhension des défis, des crises environnementales pour bien traiter des questions.
Pour jouer bien ce rôle, le journaliste doit être crédible. En traitant la question de manière professionnelle et éviter des vices comme la désinformation et le catastrophisme.
Pour ce fait, il nous est demandé de nous informer auprès des bonnes sources. Aujourd’hui, et dans ces genres questions, une interview ne suffit plus, il existe plusieurs experts dont on se doit de confronter les résultats des recherches, nous avons plus que jamais un outil à notre portée, l’internet dont si on fait bon usage, nous serons très utiles à notre société.
Plus encore, il est plus qu’impératif de sortir des sentiers battues, les questions environnementales sont plus claires et compréhensives quand on fait usage d’un journalisme des donnée qui s’avère une orientation à ne plus négliger de nos jours. Le data journaliste est adapté à tous les médias que ce soit la radio, la télévision ou la presse écrite. Non seulement qu’elle renforce la compréhension mais aussi et surtout la crédibilité du journaliste.
Parce qu’il nous est toujours demandé d’agir localement entant radio de proximité, des radios communautaires, nous avons plusieurs défis environnementaux qui demandent notre attention et plusieurs medias en font déjà leurs combats.
Notre plus grand rôle est ainsi de mettre la lumière sur les solutions en cours faces aux défis environnementaux qui nous entourent. Problème d’immondices dans la ville; quelles sont les dangers qui guettent et qu’est-ce qu’il faut pour assainir la ville, pour recycler ces déchets ? Pour le problème de la déforestation par exemple, pour notre communauté, quelles sont les solutions disponibles à notre portée? (Energie solaire, hydroélectrique, brasero écologique,…)
Notre utilité dans la gestion des crises environnementales dépendra toujours de l’intérêt de notre public. Prenons un cas typique, la préservation du parc national des Virunga, pourquoi un villageois riverain peut avoir de l’intérêt à la préservation du parc s’il ne connaît pas l’utilité? Ce qu’il trouverait à travers les services Eco systémiques , par exemple. Lui demander de ne pas couper les arbres alors qu’il n’a pas d’alternative pour avoir une source d’énergie, en quoi cela lui est utile même si tu a fait un bon reportage démontrant combien la coupe du bois dans le Virunga est un vice pour nous et la planète entière ? C’est sur cette question que je mets fin à cet exposé tout en vous remerciant de votre attention soutenue.
Hervé Mukulu