Les produits agricoles d’exportation de la RDC ont besoin d’une communication positive pour participer à leur écoulement sur le marché international. C’est le plaidoyer de l’association des exportateurs du café, du cacao et d’autres produits d’exportation en RDC (ASSECCAF). Car la communication négative a un impact sur tous les acteurs de ce secteur. Guillaume MUWALINA, secrétaire permanent de l’ASSECCAF, nous donne le contexte et les perspectives de la culture du cacao dans cette région.
Comme mentionné dans un précédent article de la Voix de l’UCG, le fait de souligner que les enfants quittent l’école pour travailler dans les champs de cacao peut avoir des effets négatifs sur la vente des produits congolais au niveau international. Nous sommes en concurrence avec les autres pays et chaque communication négative est à leur avantage, explique Guillaume MUWALINA.
« Comme l’article que vous avez écrit la fois passée incriminant le secteur du café, du cacao dans l’utilisation des enfants. Dans les conventions internationales, il est interdit l’utilisation des enfants comme travailleurs. Une fois que celui qui a conscience que je ne peux pas contribuer à l’exploitation des enfants, en achetant ces produits, il serait en train de contribuer à l’exploitation des enfants ; il se passe de nos produits. C’est un manque à manquer. »
N’ayant pas où vendre notre cacao quand il est boudé, nous serons obligés de le vendre sous la table aux autres regrette-t-il. Pourtant, le contexte de l’agriculture dans notre région est que l’agriculture familiale, qui finance les études des enfants, ne s’apprend pas à l’école mais en accompagnant les parents au champ.
« Il faudra arriver à comprendre l’aspect sociologique de notre région ». Nous sommes dans une région où l’agriculture se pérennise de père à fils, non par l’école, mais par la pratique sur le champ. Les enfants sont comme obligés d’accompagner les parents au champ pour hériter de la pratique agricole que les parents ont aussi héritée de leurs parents. Cet aspect sociologique n’est pas à confondre avec le travail des enfants. »
Pour pallier aux défis liés au cacao, l’ASSECCAF et ses partenaires mettent en place une application pour tracer tous les acteurs du cacao, de l’agriculteur à l’acheteur final :
« Depuis 2019, nous réfléchissons sur la mise en place d’une plate-forme qui gèrera toutes les transactions à partir de la plantation jusqu’à la destination des produits. »
Cette application sera lancée le lundi 11 mars 2024 dans le territoire de Beni. La RDC a exporté plus de 55 mille tonnes en 2022 ; cependant, les défis sécuritaires font que ces exportations sont en baisse au lieu d’augmenter pour profiter de la hausse des prix sur le marché international.
Hervé Mukulu