Une récente étude scientifique parue dans la revue scientifique « African Journal of Environnemental science and Technolgy » montre que les activités humaines sur le Mont Lubwe ont une incidence sur la qualité de l’eau puisée sur le Mont Lubwe. Ce qui expose les consommateurs à des risques sanitaires.
« Le taux élevé de germes (45 000 UFT/ml) et de nitrites (0,1245 ml/l) est un indicateur non seulement de la mauvaise qualité de ses ressources en eau mais aussi des impacts de l’anthropisation du paysage.
De plus, l’accès à l’eau montre une marginalisation basée sur des catégories sociales avec seulement les personnes ayant des revenus stables et réguliers qui peuvent s’offrir une eau potable de qualité. », souligne l’article publié par Kyoghero Kasereka Shukuru et Kambale Muyisa Musongora de l’Université Catholique du Graben, associés à Charles Mumbere Mumbere Musavandalo de l’école régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux · aménagement et gestion des forêts et de territoires tropicaux.
La ville de Butembo et ses environs (Nord-Kivu, Est de la RDC) font partie des zones où l’accès à l’eau potable est un problème aigu.
Le mont Lubwe, située à près de 30 km, de la ville est ainsi considérée comme une réserve naturelle et est devenu un château d’eau incontournable qui alimente principalement les municipalités de Kimemi et Mususa, sur les 4 que comptent la ville, à travers des points d’adductions d’eau mis en places par des asbl comme ACEKA et ACEKAVU.
Des analyses de la qualité de l’eau du mont Lubwe ont révélé
un niveau élevé de nitrates dans les sources Thutwa et Mukohwa.
« Le niveau élevé de nitrates dans l’eau potable a des conséquences
sur la santé des consommateurs, comme les effets potentiellement
cancérigènes. De plus, son ingestion excessive réduit également la capacité des globules rouges à fixer et à transporter l’oxygène chez les enfants. Aussi, l’identification d’autres germes dans l’eau
tels que Providencia rettgeri, Aeromonas hydrophila, Ewingelya
americana, et Leolercia adecarboxylata est une preuve tangible d’une certaine pollution pour les sources du Mont Lubwe. La plupart de ces contaminants sont des bactéries qui peuvent, dans certains cas, causer des gastro-entérites chez les enfants. », conclut l’étude.
Pour pallier ces problèmes de la dégradation de cette qualité d’eau, les chercheurs proposent la création de zones tampons autour des sources et la mise en place d’un cadre de gestion concertée impliquant tous les acteurs (chefs coutumiers, Etat, communautés, etc.)
La même étude montre que les commerçants et les entrepreneurs ont des moyens financiers qui leur permettent d’accéder à une eau de qualité que les agriculteurs et les fonctionnaires de l’Etat.
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Hervé Mukulu