« Les coopératives au service du développement durable ». C’est sous ce thème que les coopératives, les syndicats et les organisations d’accompagnement local, régional et international ont célébré la journée internationale des coopératives ce 1er juillet 2023.
Responsables et membres de ces structures se sont réunis dans la salle de réunion du Syndicat de défense des intérêts paysans (SYDIP) sise sur avenue Walikale dans la commune Kimemi à Butembo.
En ouvrant la séance de travail, le Président du conseil d’administration du SYDIP a remercié ses hôtes d’avoir répondu à cette invitation afin de réfléchir autour du travail qu’ils rendent à la communauté au quotidien.
De sa part, la cheffe du bureau du service de développement rural, Kahambu Muhalyo a souligné que les coopératives doivent agir de leur mieux pour atteindre une autosuffisance financière dans leurs fonctionnements.
Cela passe par l’investissement d’une part des leurs capitaux sociaux des coopératives dans des activités rémunératrices sans tout engloutir dans les frais de roulement. Ce qui permettra aux coopératives de ne pas toujours tendre la main et d’être apte à réaliser certaines formations bénéfiques à leurs évolutions.
Poursuivant son speech, elle appelle les coopératives à supprimer les frais superflus :
« Pour une réflexion de 3 heures comme celle-ci, il est inutile d’offrir un repas aux participants. Ce sont des frais que l’on peut utiliser autrement. Car ce sont des frais de contribution pour participer à des activités comme celle-ci qui freinent certaines coopératives alors qu’elles ont des bonnes initiatives. », a-t-elle insisté.
Baylon Kambale Katsongo, directeur de la Coopérative Centrale du Nord-Kivu a contextualisé la séance du jour par rapport aux 17 objectifs du développement durable.
Les coopératives présentes ont ainsi été appelées à présenter leurs réalisations par rapport à ces objectifs. Ouvrant le bal, la Société coopérative des producteurs du Chia, SOOCOOPROCHIA a présenté ses innovations dans la lutte contre le changement climatique et dans l’amélioration de l’alimentation.
« Nous produisons la chia, un aliment que la population adopte de plus en plus. Nous vulgarisons la chiaculture. », a soutenu Mumbere Musayi Faustin, directeur de la SOCOOPROCHIA.
Mieux encore, cette entreprise œuvre dans la gestion et la transformation des déchets en produisant des dallettes à partir des déchets plastiques et des engrais bios à partir des déchets biodégradables. Et de la braise bio.
« Nous sommes butés à un problème d’acheminement de ces déchets vers Musienene où se trouve notre usine. Les autorités devraient nous aider. Au lieu de jeter les déchets à mi-chemin, mieux vaut nous amener jusqu’à notre usine. Ce qui permettra non seulement de rendre la ville propre, mais aussi de tout ré-utiliser mais aussi de participer, de la plus belle des manières, à la lutte contre le changement climatique. », a-t- rendu comme plaidoyer.
Un délicieux café avec un arôme envoûtant a été dégusté durant cette séance. C’est la réalisation de l’équipe de la Coopérative Kawa Kavuya qui accompagne les paysans producteurs du café. Ce café est vendu à l’étranger et transformé localement.
Puis les difficultés des paysans producteurs ont été présentées par Kakule Masinda Constant, Président du conseil d’administration de la COOPADE, Coopérative Paysanne de Développement.
La Coopérative d’Epargne et de Crédit Agricole des Femmes Paysannes, COOPEC CECAFEP se dit au centre des toutes les activités des coopératives pour qu’elles réalisent leurs objectifs de développement durable.
« Les coopératives ayant des difficultés à avoir accès au crédit classique, nous sommes un crédit adapté pour accompagner les coopératives. C’est notre manière de participer à l’atteinte de tous les objectifs de développement durable. », a expliqué Kakule Zawadi, agent crédit de la COOPEC CECAFEP.
La Coopérative Centrale du Nord Kivu, COOCENKI a déjà construit plus d’une centrale hydroélectrique.
« L’énergie saine est au centre de l’atteinte de plusieurs ODD. », s’est félicité Kakule Mutsunga Gérlance, point focal de la passation des marchés au sein de la COOCENKI qui œuvre aussi dans la distribution des denrées alimentaires.
La COOCENKI comme la Ligue des Organisations des Femmes Paysannes du Congo LOFEPACO et le Syndicat de défense des intérêts des paysans SYDIP sont des organisations régionales et nationales qui encadrent les coopératives pour que leurs actions soient coordonnées dans l’atteinte de leurs objectifs ont soulignés Muhindo Kisoki, chargé de programme au sein de la LOFEPACO et Sage Masinda, secrétaire Général du SYDIP.
Conseillère des coopératives chez AGRITERRA, madame la Cheffe des travaux Kavugho Mastaki Eugénie a précisé qu’ils accompagnent les coopératives dans les respects de 7 principes coopératifs, dans le renforcement des partenariats le plaidoyer auprès du gouvernement, en accompagnant les petits producteurs à l’accès et à la sécurisation des terres agricoles.
Dans le même cadre, RAFIKI ISE KALULU, représentant bureau Grand Nord de RIKOLTO et conseiller en agrobusiness et production durable a souligné que leur objectif premier est la croissance économique du paysan producteur :
« Il ne suffit pas de produire en tant que coopérative mais il faut s’assurer que le paysan producteur s’en sorte économiquement, si sa production lui permet de mieux vivre. C’est ce qui permettra d’atteindre une autonomie financière des coopératives. »
Apres ce tour des coopératives, un brainstorming a été fait pour produire une déclaration suivie des 10 recommandations qui sont :
« Que les coopératives mettent en pratique les 7 principes coopératifs pour construire des coopératives viables et durables;
Que le gouvernement instaure la paix dans les différents bassins de production;
Que les Coop et partenaire puissent promouvoir l’agriculture adaptée au changement climatique ;
Renforcer le développement de partenariat avec les autres acteurs,
Appuyer et promouvoir les initiatives locales S’investir dans la transformation des produits agricoles pour une valeur ajoutée;
Renforcer les campagnes de sensibilisation pour la consommation des produits locaux;
Au gouvernement de bannir la lourde fiscalité pour un meilleur climat d’affaire ;
Créer un fond de garantie et une assurance agricole afin de permettre aux petits producteurs d’accéder aux crédits. Accompagner le petit producteur à l’accès et la sécurisation de la terre. »
Hervé Mukulu