DC : La CONAPAC met en garde contre un nouveau Bukanga Lonzo avec le projet des 22 parcs agro-industriels

Le projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, lancé en 2014 en République démocratique du Congo (RDC), a été entaché de détournements de fonds publics, conduisant à son effondrement en 2017. L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a été reconnu coupable en mai 2025 d’avoir détourné plus de 245 millions de dollars destinés à ce projet, et condamné à dix ans de travaux forcés.

Malgré cet échec, le gouvernement a relancé en 2021 le Programme d’appui au développement agro-industriel de Ngandajika (PRODAN), financé par un prêt de 50 millions de dollars de la Banque africaine de développement. Des organisations telles que la CONAPAC et The Oakland Institute appellent à la prudence, soulignant les risques de mauvaise gestion et de corruption similaires à ceux observés dans le projet précédent.

Le Programme d’appui au développement agro-industriel de Ngandajika (PRODAN), financé par un prêt de 50 millions de dollars de la Banque africaine de développement, suscite de vives inquiétudes quant à sa conception et à sa mise en œuvre. Plus de 85 % du budget est alloué à la construction d’infrastructures et à l’achat d’équipements, laissant peu de ressources pour soutenir directement les producteurs locaux. De plus, un rapport de la BAD de décembre 2024 signale que deux ponts essentiels sur les rivières Lubilandji et Kalelu n’ont pas été budgétisés, compromettant ainsi la logistique du projet.

Frédéric Mousseau, directeur des politiques de l’Oakland Institute, avertit que ce parc risque de devenir un “éléphant blanc”, avec des équipements coûteux qui pourraient finir par rouiller sur place, comme cela a été observé avec le projet de Bukanga Lonzo. Maman Espérance Nzuzi Muaka, présidente de la CONAPAC, souligne que le projet a été conçu sans consulter les principaux intéressés, les paysans et leurs organisations.

Les critiques appellent à une réorientation radicale du projet, en mettant l’accent sur l’agro écologie, le soutien aux producteurs locaux et l’entrepreneuriat rural, notamment pour les jeunes et les femmes. Sans une telle révision, le PRODAN risque de reproduire les erreurs du passé et de compromettre la réputation de gouvernance du pays.

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