Autour de 00 heure, la nuit du jeudi au vendredi 25 Août ; la ville de Butembo a été touchée par un séisme de magnitude 5.2 avec son épicentre à la frontière congolo-ougandaise et ayant touché 4 pays. L’Ouganda, la RDC, la Tanzanie et le Rwanda. Pas de dégât majeur rapporté dans la ville de Butembo. Voulant comprendre ce phénomène, votre média s’est entretenu avec le professeur ordinaire Sahani Walere, expert en gestion des risques naturels.
Le tremblement de terre ou mieux le séisme, terme usité par les scientifiques, est dû à des mouvements tectoniques qui se passent au niveau des continents, explique l’expert senior en Gestion des risques naturelles, Professeur Sahani Walere.
« Il s’agit de ce qu’on appelle la tectonique des plaques, c’est-à-dire, il y a des phénomènes qui se passent au niveau de ces plaques et qui sont telles que, les roches, si on peut le dire simplement ainsi, en dessous de la surface de la terre, se déplacent. En ce moment-là, il y a des tremblements de terre qui surgissent suite à des collisions entre les plaques qui convergent. Cela s’accompagne de la libération d’une grande quantité d’énergie. Ce sont les ondes sismiques qui partent de la zone dite épicentre où s’est créé le phénomène. Et ce sont les émanations de ces ondes sur la surface de la terre qui provoquent en fait le tremblement de terre. », explique ce Professeur Ordinaire qui a mené ses recherches doctorales sur les risques hydrologiques dans les laboratoires de Géomorphologie et Télédétection du Professeur ANDRE OZER à l’Universite de Liège et du Dr. Aggr JAN MOEYERSONS au Musée Royal d’Afrique Centrale (MRAC) à Tervuren (Belgique).
Plus on est près de l’épicentre ou dans une région avec une densité d’activités sismiques, plus les conséquences sont énormes. Heureusement, nous ne sommes pas directement sur la ligne des failles (fissure entre 2 plaques), précise l’expert.
« Ici chez nous, nous sommes à la limite de la dorsale occidentale du rift albertin, une zone qui est restée sismiquement active et nous avons beaucoup de lignes de faille qui sont échelonnées dans la zone », explique l’enseignant en Faculté des Sciences Agronomiques à l’Université Catholique du Graben.
Les conséquences peuvent être graves dans la région, notamment l’amplification de glissements des terrains.
« Sur le plan spatial, on sait que ça se passe le long des plaques ou le long des failles mais temporellement c’est pas évident à prévenir. Comme je suis dans le domaine des risques naturels, essentiellement, les érosions, une des conséquences que je peux évoquer dans mon domaine, ça peut amplifier le phénomène de glissement des terrains. Par exemple, dans notre ville de Butembo, il y a beaucoup d’endroits qui sont sous l’emprise du phénomène de glissement de terrain. Ça peut amplifier ce phénomène en créant des fissures dans la roche, même superficiellement. Les eaux peuvent rentrer dans ces fissures et amplifier le phénomène de glissement de terrain. », explique le Directeur du Laboratoire d’Ecologie, Climatologie, Géomorphologie et Géomatique.
Le tremblement de terre fait partie des risques majeurs, les plus dangereux, car ce sont des phénomènes aléatoires que l’on ne sait ni prévenir ni préciser exactement la zone qui sera la plus sollicitée. L’incidence sur les infrastructures immobilières dépend du respect des normes données par les professionnels de ce domaine, souligne le professeur.
Hervé Mukulu