Les Cliniques Universitaires du Graben (UCG) à Butembo ont accueilli officiellement un laboratoire mobile de lutte contre la Mpox ce dimanche 6 avril 2025. Cette initiative constitue un soutien crucial pour améliorer les capacités de diagnostic et de réponse face aux maladies émergentes dans la région.
La cérémonie a eu lieu au centre cardiologique des Cliniques Universitaires du Graben, à l’horizon, en présence de nombreuses personnalités, dont la représentante du Gouverneur de la province, le Général-Major Kakule Somo Evariste, les responsables de la Division Provinciale de la Santé – antenne de Butembo, les autorités académiques de l’UCG ainsi que le personnel soignant.





Au nom du Gouverneur, la conseillère principale en charge de la santé, Madame Prisca Luanda Kamala, a précisé que ce laboratoire mobile est un don de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), rendu possible grâce à la coopération avec la Banque Allemande. Ce soutien constitue un appui stratégique à la République Démocratique du Congo, particulièrement dans le contexte actuel marqué par la recrudescence des épidémies et l’afflux massif de déplacés dans la région. Elle a également annoncé l’arrivée imminente d’autres équipements roulants pour renforcer cette unité mobile.
S’exprimant au nom des bénéficiaires, le Recteur de l’Université Catholique du Graben, le Professeur Ordinaire Mafikiri Tsongo Angélus, a exprimé sa profonde gratitude au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi qu’au Gouverneur de province, pour avoir pensé à cette institution sanitaire universitaire, qui joue un rôle clé dans la riposte contre la Mpox au Nord-Kivu.
Ce déploiement est également le résultat d’une diplomatie proactive menée au sein de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) par le député national Antipas Mbusa Nyamwisi, ancien Ministre d’État à l’Intégration régionale, qui continue de défendre les besoins des populations de l’Est.
Enfin, Madame Prisca Luanda Kamala a lancé un appel urgent à la population, soulignant la nécessité de respecter strictement les mesures barrières pour éviter la propagation de la Mpox.
D’autres projets sont également prévus dans le cadre de ce partenariat, offrant ainsi des perspectives prometteuses pour le secteur sanitaire du Nord-Kivu.
La veille de cette remise, le samedi 5 avril 2025, Madame Prisca Luanda Kamala a consacré toute sa matinée à visiter les infrastructures de la faculté de médecine et ses cliniques universitaires.
Après un échange avec le Recteur Magnifique, le Vice-Recteur P.O. Malonga Telesphore, le Professeur Claude Masumbuko et le Professeur Paul Vikanza ont entamé une visite guidée du centre cardiologique, où Madame Prisca Luanda Kamala a exploré les différents services et les équipements de cette structure.
Arrivés au décanat de la faculté de médecine, les responsables de la faculté ont exposé les divers défis auxquels ils font face. Le Professeur Claude Masumbuko a rappelé qu’il y a plus d’une décennie, avant la création de la faculté de médecine, il n’y avait que trois médecins dans la région. Aujourd’hui, grâce à la faculté de médecine de l’UCG, chaque structure dispose d’un médecin, et même dans les régions les plus reculées, il est désormais possible de trouver un médecin.
Une fois le besoin de médecine de proximité satisfait, il est désormais essentiel de former des médecins spécialistes afin qu’ils puissent apporter leur expertise directement sur place. En effet, envoyer des patients à l’étranger pour consulter des spécialistes coûte considérablement. Cependant, la formation des spécialistes soulève deux défis majeurs.
Tout d’abord, il y a la question de la prise en charge des médecins qui acceptent de quitter leurs postes d’attache pour suivre une formation en spécialisation aux Cliniques Universitaires du Graben. Ces médecins doivent bénéficier d’une prise en charge par le gouvernement, car leur prise en charge pèse lourdement sur les maigres ressources des cliniques.
Ensuite, la spécialisation implique l’utilisation d’équipements de pointe. Bien que l’équipement des Cliniques Universitaires soit en cours, cela nécessite un effort collectif et un soutien particulier de la part du gouvernement pour garantir la qualité de la formation et des soins prodigués.
Madame Prisca Luanda Kamala a pris note de ces défis, soulignant qu’il est de son rôle de tenir les autorités centrales informées des réalités locales. Elle a exprimé sa gratitude envers tous les médecins qui, par leur dévouement, continuent de se sacrifier pour le bien-être de la population. Pour conclure cette visite, Madame Prisca Luanda Kamala s’est rendue sur le chantier des auditoires de la Faculté de Médecine.
C’est quoi ce laboratoire mobile ?
Il s’agit d’un kit qui permet de détecter le virus dans le corps du patient en un temps record.
La présence du virus du mpox est confirmée par un test d’amplification de l’acide nucléique, tel que la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) en temps réel ou conventionnelle, comme indiqué dans les directives provisoires de l’OMS sur les tests de diagnostic du virus du mpox (MPXV).
Le type d’échantillon recommandé pour la confirmation diagnostique de l’infection par le virus dans les cas suspects est le matériel de la lésion.
Le test Alinity m MPXV est un test PCR en temps réel qui permet de détecter l’ADN du virus du mpox (clade I/II) à partir d’écouvillons de lésions cutanées humaines. Il est spécialement conçu pour être utilisé par du personnel de laboratoire clinique formé et maîtrisant les techniques de PCR et les procédures de diagnostic in vitro.
En détectant l’ADN à partir d’échantillons d’éruptions pustuleuses ou vésiculeuses, les laboratoires et les agents de santé peuvent confirmer les cas suspects de variole de manière efficace et efficiente souligne l’OMS.
Notons que ceci est un soulagement pour la RDC qui compte la majorité des cas de mpox déclaré en Afrique et qui sont souvent répertorié dans les régions les plus reculées. Depuis 2024, la RDC a rapporté un cumul de 79.579 cas suspects de mpox parmi lesquels 1.549 décès, dans 26 provinces, selon un décompte effectué le 16 février dernier. Depuis janvier 2025, un total de 15.847 cas suspects ont été notifiés note les Nations Unies.