La décolonisation de la gouvernance sanitaire mondiale pourra permettre de bien lutter contre les maladies tropicales négligées. C’est l’avis du docteur Olivier Kavulikirwa, expert en santé mondiale en marge du 3e anniversaire de la journée mondiale des maladies tropicales négligées célébrée chaque 30 janvier depuis 2021. Hervé Mukulu explique son approche dans ce reportage de la chronique science.
Les maladies tropicales négligées sont des maladies fréquentes au sein des populations pauvres dans les régions d’Afriques, en Asie et en Amérique. Leurs traitements ne sont pas onéreux mais ce sont les populations qui en souffrent qui sont assez pauvres au point que ceux décident des priorités sanitaires mondiales ne les classent pas, explique le doctorant à l’Université de Montréal et enseignant à l’université Catholique du Graben, Olivier Kavulikirwa. Ces défis sanitaires n’ont pas l’attention nécessaire des instances décisionnelles. C’est pourquoi docteur Olivier Kavulikirwa, propose la décolonisation de la gouvernance sanitaire mondiale qu’il pense en ces mots :
« On les a négligés justement parce que les personnes qui ont les moyens qui pourraient faire à ce qu’elles soient proposées en termes de recherche ou d’intervention n’en sont pas beaucoup touchées. C’est ce qui ouvre le débat sur la décolonisation de la gouvernance mondiale de la santé. Pour moi, cet appel à la décolonisation, c’est un appel à reconnaître les inégalités historiques et structurelles dans la prise de décision et la répartition des ressources en matière de santé mondiale. Parce que les pays à faibles revenus et intermédiaires qui sont les plus touchés par ces MTN doivent jouer aussi un rôle central dans la définition des priorités en matière de recherche, d’accès au traitement existant et la mise en œuvre des programmes de santé. Pour y arriver nous avons besoin de mettre en place des mécanismes de collaboration équitable entre les pays du nord et du sud. »
Parmi ces maladies tropicales négligées on peut citer la bilharziose, l ‘ ascaridiose, la maladie du sommeil, la filariose lymphatique et j’en passe.
Hervé MUKULU