Avec plus de 100 millions d’habitants, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis majeurs en matière d’habitat et d’accès à l’énergie. De nombreux Congolais vivent dans des abris qui ne répondent pas aux normes, souvent sans électricité, malgré les immenses ressources énergétiques du pays.

Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS-RDC III 2023-2024), menée par l’Institut National de la Statistique et l’École de Santé Publique de Kinshasa, en partenariat avec The DHS Program ICF de Rockville, Maryland, aux États-Unis, seuls 21,8 % des ménages congolais, représentant environ 22,5 % de la population, ont accès à l’électricité.
Cette enquête, publiée en février 2025, révèle également un écart considérable entre les zones urbaines et rurales. En effet, 55 % des ménages (55,1 % de la population) vivent dans les centres urbains, tandis que seulement 3,1 % des ménages se trouvent en milieu rural. Cela reste problématique, même si la RDC dispose d’un immense potentiel hydroélectrique estimé à 100 000 MW (environ 13 % du potentiel mondial).
Cette situation de manque d’accès à l’électricité est un facteur majeur de sous-développement. En effet, l’énergie est essentielle pour la production, l’industrialisation et, par conséquent, le développement d’un pays.
Toutefois, des progrès sont visibles dans certaines régions, comme la ville de Butembo, dans le Kivu, où l’entrepreneuriat des jeunes a été stimulé par l’installation d’une société de production et de distribution d’électricité, ENK, avec son lot des défis.
En ce qui concerne les conditions de logement, 63,8 % des ménages congolais vivent dans des maisons faites de terre ou de sable. En dépit de l’immensité de la forêt congolaise, seulement 2,9 % des habitations sont construites en planches de bois. Quant à l’espace, 34,6 % des ménages congolais disposent de seulement trois pièces, 39,4 % de deux pièces et 26 % vivent dans une seule pièce. Ces proportions sont similaires aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.
Cependant, un aspect positif se dégage : 74,4 % des ménages congolais sont non-fumeurs, ce qui témoigne d’une prise de conscience croissante en matière de santé publique.
Hervé Mukulu