Favoriser la consommation nationale c’est une des stratégies mise en avant par le gouvernement pour booster le secteur du café (cacao). C’est l’annonce faite par Patrick Muyaya, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement à l’issue du panel portant sur le café et le cacao à la dixième édition de Makutana dimanche 10 novembre 2024 ;
Pour le ministre Patrick Muyaya, le café (voire le cacao) peuvent faire partie du softpower congolais au même titre que le cuivre, le cobalt. En attendant l’affinement des stratégies pour positionner ces produits congolais sur le marché international, il faut d’avoir conquérir le local. Cette stratégie dite « country branding » passe par une transformation du produit local pour une valeur ajoutée. Car le café n’a de valeur qu’après une transformation, le cacao n’a de valeur que quand il est chocolat ou beurre. Le transformateur, l’industriel gagne plus que le producteur.
Tout en tenant compte de la volatilité du marché du cacao, en territoire de Béni (Nord-Kivu), le producteur du cacao est payé autour de 7$ le kg alors qu’un kg de chocolat artisanal coûte entre 10 et 15$. Dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique, le chocolat, en petite quantité, accompagne plusieurs produits multipliant l’intérêt du transformateur.
Le country branding est une stratégie qu’utilisent certains pays depuis très longtemps. En tête, le Brésil, avec une production d’environ 55 millions des sacs l’année, le Brésil en consomme 21 000 et exporte le reste.
Néanmoins, le café et cacao congolais ont encore un long chemin à faire comme les témoignent les producteurs dans cette série d’articles. Ce qui pose encore des questions sur les réelles mesures d’accompagnement que le gouvernement va mettre en place.
2. Nord-Kivu : la nouvelle vie du café donne espoir aux paysans
3. Les produits agricoles d’exportation de la RDC ont besoin d’une communication positive pour ces raisons évoquées par l’ASSECCAF
Hervé Mukulu