Santé : que faire quand on est face à une maladie d’origine inconnue ?

Le silence entre les premières victimes et les communications officielles sur les maladies inconnues laissent perplexe la population ne sachant à quel saint se vouer. Si le  Kwango vit cette situation maintenant, à Butembo, nous avons vécu la même chose récemment avec la fièvre charbonneuse; tout comme Ebola et Mpox dans plusieurs régions du pays. C’est pourquoi, nous sommes allés vers un spécialisant en épidémiologie pour nous expliquer les premières mesures à prendre dans cette situation.  

CT Benjamin Kaghoma
CT Benjamin Kaghoma

Environ une centaine des personnes sont mortes d’une maladie inconnue dans les deux dernières semaines du mois de novembre 2024 dans la province de Kwango (RDC). « Les entrées et les sorties dans cette zone de santé doivent être limitées, (il faut) éviter de se saluer en se serrant la main, se laver régulièrement les mains », conseille les autorités sanitaires.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré à l’AFP travailler avec les autorités congolaises « pour comprendre la situation » et a également envoyé une équipe sur place « pour collecter des échantillons en vue d’analyses en laboratoire ».

Le chef des travaux Benjamin Kaghoma est secrétaire de l’école de santé publique de l’Université Catholique du Graben.

Il souligne que les mesures à prendre dépendent, en partie, du mode de transmission de la maladie. Tout au début d’un phénomène, les acteurs de la santé, actuellement, sont à   mesure de déterminer son mode de transmission.

C’est pourquoi la première chose à faire est : «  de respecter les conseils qui sont prodigués par les autorités sanitaires locales tout en attendant qu’ils maîtrisent l’origine de cette maladie.»

Parmi ces conseils, une  qui est prioritaire  est « le respect des mesures standard d’hygiène  dans la communauté, familialement  et personnellement » note le spécialisant en épidémiologie dans le consortium universitaire pour le troisième cycle en médecine  UOB, UNIGOM et UCG.  

Dans ces mesures standards on compte : «  L’hygiène des mains. Il faut éviter l’exposition aux microbes surtout lorsque les microbes peuvent  rester en suspension  dans d’air. Éviter la promiscuité. »

Pour arriver à mettre en place ces mesures standards d’hygiène, « il faut un approvisionnement  en eau potable surtout que ça peut être une maladie qui peut être transmise par l’eau, une eau souillée » explique l’expert en WASH (un terme générique désignant collectivement l’accès à l’eau, l’assainissement, et l’hygiène.) Dans certains cas, on demande  de se protéger en portant un masque.

Les risques socio-politico-culturels

Respecter les consignes données par les autorités  sanitaires locales  ou les autorités politico-administratives est important mais aussi, souligne cet acteur de santé, il ne faut que : « Primo, que ce soit du côté de la population ou du personnel soignant qu’il y ait une sous-estimation des risques. Secundo, il faut éviter des superstitions culturelles sur la maladie ; et tertio, éviter une politisation de la maladie. Car c’est dans ces trois derniers cas que l’on ne respecte plus les conseils des autorités sanitaires et cela entraîne la propagation de la maladie »,  explique l’enseignant en santé publique.

Hervé Mukulu

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